Project /
Puz/zle
Dans Puz/zle, Sidi Larbi Cherkaoui revient de manière plus abstraite sur les notions de pluralité et de diversité enracinées dans nos mécanismes de pensée et sur la question complémentaire de la façon dont les choses s’entremêlent pour créer une nouvelle identité distincte (comme dans un puzzle).
Sidi Larbi Cherkaoui cherche à comprendre pourquoi certaines connexions parviennent à s’établir et constituer un ensemble organique, tandis que d’autres échouent. Il se demande aussi si l’échec relève véritablement du ratage ou s’il se situe uniquement au niveau de notre perception de l’ordre et du désordre.
Il s’efforce dès lors de questionner l’importance apparente de l’ordre et de la linéarité, et de découvrir s’il existe plus d’un moyen de résoudre un puzzle, raconter une histoire, vivre le moment.
Sidi Larbi Cherkaoui souhaite sonder et mettre en lumière les puzzles qui se dissimulent derrière les relations humaines (tant émotionnelles, intellectuelles que sexuelles), derrière la morphologie du corps et derrière l’intangible, comme la musique qui s’inspire de traditions multiples et dont la composition puise dans des sources diverses (ainsi, une composition liturgique espagnole peut avoir des racines arabes, ensevelies dans les sables du temps).
Accompagné sur scène de l’ensemble polyphonique corse A Filetta (ses compagnons dans Apocrifu et In Memoriam), de la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage (que l’on a pu voir dans Origine) et le percussioniste et flûtiste japonais Kazunari Abe, Sidi Larbi Cherkaoui analyse la façon dont une chanson ou une composition peut provenir de plusieurs sources à la fois : religieuses et profanes, chrétiennes et musulmanes, etc. Il se penche également sur le fait que les traditions que nous cataloguons si facilement d’occidentales ou d’orientales sont nettement moins définies et univoques qu’on ne peut le penser. Le chorégraphe rend ainsi hommage à cette imperfection exquise qui donne corps à nos vies et notre planète.