Project /
End
Johan Inger, directeur artistique du Ballet Cullberg (Suède), a invité Sidi Larbi Cherkaoui à créer End, dont la première a eu lieu au Festival de Göteborg. Sur scène s'érige un long mur qui fait référence au mur qui sépare les territoires palestiniens d’Israël. Si la musique géorgienne suscite une sensation de paix et de sérénité, ces harmonies célestes ne peuvent couvrir les bruits de coups de feu, de chars, d'avions et d'hélicoptères que l'on entend au loin. De l'autre côté du mur sévit de toute évidence une guerre.
Un danseur interprète un voyageur qui essaie de se rendre dans la ville sainte avec littéralement tout ce qu'il possède, mais en est empêché par le mur. Il décide alors de s'installer à proximité du mur jusqu'à ce qu'il trouve un passage. Sa maison près du mur incite quelques âmes perdues invisibles à tenter de s'emparer de la maison.
Le spectacle s'inspire de l'événement qui marquait le monde au moment de la création : l'invasion du Liban. Dans une tentative de traduire la peur et le conflit, les prières et le sacrifice, la distribution interprète des chants et des danses de parias et de réfugiés. Un bébé survit dans les bras du voyageur, mais que faire de ce petit être dans un tel no man's land ? La fin, une magnifique image du reflet de la lumière sur la mer, n'est qu'une illusion stupide qui ne trompe personne dans le public, et certainement pas le voyageur qui se rend compte, en se rapprochant, qu'il ne s'agit que d'une image sur un carton.